"OPJ" ce mardi soir sur France 3: élémentaire mon cher Watson

Le confinement a changé la destinée de nombreux projets télévisuels. Validé de Franck Gastambide, The Last Dance autour de Michael Jordan sur Netflix, Tandem avec Astrid Veillon, certaines séries ont surfé sur cet événement inattendu pour rassembler les foules. À l’époque, France Télévisions lance une nouvelle série quotidienne avec des épisodes de 26 minutes, OPJ (pour Officier de police judiciaire), autour d’une brigade de flics installée en Nouvelle-Calédonie. C’est frais, nouveau, rythmé et le quatuor d’acteurs est rapidement apprécié par le grand public. Il y a l’héroïne Clarissa Hoarau campée par Yaëlle Trulès et ses trois coéquipiers: Nathan Dellemme (lieutenant Jackson Bellerose), Marielle Karabeu (brigadier Kelly Kwaté) et Antoine Stip sous les traits du capitaine Gaspard Watson.

La crise sanitaire débarque un an après le tournage de la première saison qui comporte 50 épisodes de 26 minutes, nous sommes au printemps 2020, la planète est à l’arrêt alors les curieux se jettent sur ces images des tropiques et d’enquêtes criminelles. Le succès est immédiat, à tel point qu’une suite est commandée dans la foulée. Mais La Nouvelle-Calédonie connaît une quarantaine drastique et le tournage d’une deuxième saison y devient hypothétique. Jusqu’à la solution idoine: se délocaliser sur l’île de La Réunion. "C’était une suite naturelle, se souvient Antoine Stip qui, depuis, a décidé de vivre sur l’île. Le confinement a donné un vrai succès à la première saison et on a changé de braquet, c’est un cas unique dans l’histoire des séries de faire une quotidienne de 26 minutes pour la décliner ensuite en soirées de 52 minutes. Les audiences ont suivi et on s’est installé dans le cœur des gens. On le voit aussi à la présence des guests: Olivier Marchal, Lola Dewaere et là sur cette saison on a Bruno Solo et Sara Mortensen". Stip, c’est le doyen de la bande. Un homme qui commence sa carrière dans les années 90 avant d’enchaîner différents projets (L’Homme au masque de Fer, Jean-Philippe, La Rafle, Cut!) et qui se retrouve, en 2019, dans la peau d’un flic aux chemises à fleurs à l’autre bout du monde.

Le tonton de la famille

"Quand on a un rôle récurrent sur une série à succès, on grandit avec son personnage. Gaspard Watson est un homme attachant, c’est le tonton, l’ami de la famille, détaille Antoine Stip. Il est bienveillant, maladroit, touchant. J’aime bien son évolution, il lui est arrivé beaucoup de choses, on a abordé son alcoolisme, son frère est revenu dans sa vie, il est passé commissaire alors que le costume était trop grand pour lui et là, il débute cette sixième saison dans le coma après s’être fait tirer dessus lors du final de la saison cinq". À l’écran, le courant passe à merveille entre les quatre acteurs principaux. "On se retrouve tous les ans pour le tournage à La Réunion, il y a vraiment une forte amitié entre nous, on a pu installer un peu plus d’humour dans la série grâce à ça. Il y a le volet enquête de police et à côté, les histoires privées des quatre personnages", embraye Stip.

Cravates à fleurs

La force du projet OPJ, c’est son ancrage local. Avec de nombreux acteurs réunionnais et une équipe technique locale, l’île est parfaitement représentée à l’écran. "Le succès d’audience est partout, en métropole, sur l’île de La Réunion où ils sont très fiers de la série, mais également à l’étranger. Cela amène du tourisme car la série ne ment pas", poursuit Stip. Alors que la septième saison est actuellement en tournage, Stip multiplie les projets sur son île d’adoption. "Je viens de faire En Boucle, la série de Sébastien Follin, j’ai tourné dans ONG, dans le film Vade Retro d’Antonin Peretjatko, il y a de plus en plus de projets sur La Réunion", conclut-il. En espérant une huitième saison d’OPJ puisque l’acteur est très attaché à son personnage: "Il me ressemble, j’ai le faible de croire que je suis sympathique dans la vie et j’ai beaucoup d’empathie pour lui, même quand il devient commissaire et qu’il se la pète un peu car il abandonne ses chemises à fleurs pour des cravates. Mais des cravates à fleurs (rires)".

OPJ, ce mardi à 21h10, sur France 3.